J'expose ici la restauration et la modification d'une @rme à feu pour en faire une réplique. Il faut savoir que modifier une @rme catégorisée ne change pas cette catégorie. Modifier une @rme inerte pour lui permettre de retirer à nouveau, celle ci reprendra sa catégorie d'origine. Quand bien même elle ne tirerait que des boulettes de papier mâché ou des billes.
J'ai réalisé ce projet pour des raisons esthétiques et d'intérêt technique et j'assume mes choix.
Des débats houleux ont déjà eu lieu sur d'autres forums et je ne tiens pas à ce que ce sujet dérive vers des considérations législatives.
Au final, il s'agit bien d'une réplique, incapable d'utiliser ses munitions d'origine. Elle est aussi inoffensive ou autant létale qu'un Wa Shan.
Pendant mes recherches pour faire un fusil à pompe WW2 (autre sujet dans mes projets), j'ai découverts l'existence des cartouches cal.12 autonomes Madbul : oh oh, mais du coup on peut faire pleins de choses avec ça ...
Après avoir trouver une dizaine de cartouches (c'est rare et cher ces trucs là), je me suis fait offrir un vieux fusil de chasse des années 30 : un Robust de la manufacture de Saint-Étienne. Bon l'était pas très en forme, l'ancien proprio avait tiré une cartouche en ayant planté le fusil dans la terre. Un des canons était explosé, l'autre tordu, la baguette de liaison défoncée, le bois était très marqué.
M'en fou, j'étais vachement content quand même
Un premier démontage m'apporte son lot de surprises. Des vis sont bloquées et à moitié foirées. L'intérieur est vraiment crado. Le bois est fendu et le gars avait bourré de colle à bois sûrement pour "fortifier" l'ensemble.
Mais tout y est !!!
Canons
C'est mon premier boulot, raccourcissement des tubes et recollage de la baguette. Un armurier m'avait expliqué la méthode mais c'est vraiment pas facile. Il faut maintenir partout à la fois, ne pas trop serrer, sinon, les canons se rapprochent. Chauffer les zones à souder sans trop chauffer ailleurs sinon l'étain se barre et il faut en remettre, pfiiuuuu, belle galère !!
Après quelques heures de râlage et d’obstination, j'arrive à un résultat pas trop mauvais.
Du coup, je remonte le fusil, je fais un peu le kéké en le mettant sur l'épaule avec une sangle pour me regarder dans la glace. Et crac, la grenadière lâche, le fusil tombe sur le canon, et je me retrouve avec un tube plié sur 1/3 (c'est vachement fin et fragile un canon).
Bon ben redressage, ma petite expérience de forgeron va bien m'aider. C'est une opération un peu délicate mais assez facile à faire.
Bon je ressoude la grenadière, mais je chauffe trop, la baguette se barre d'un coté, je ressoude la baguette, la deuxième se barre ... je pose le fusil et vais boire une bière ... et je passe à un autre projet.
J'ai finalement décidé de mettre la grenadière sur le garde main. Deux trous et un peu d'usinage de bois plus tard, et c'est pas mal.
Pour l'interne, les cartouche Madbul sont plus petite que du 12 classique : il faut rechambrer. Pas très facile quand il faut juste rajouter un manchon de 0,2mm d'épaisseur.
Je sais pas si je l'ai déjà dit mais j'adore la façon de Krisp de prononcer le mot "manchon". J'ai des clients du côté de Castres qui sont venu me voir il y a peu et qui prononcent pareil, c'est plein de soleil.
Finalement, la solution retenue est un scotch téflonné qu'il faut poser pile poil.
Crosse
Pour la partie usinée, j'essaye de dégraisser et nettoyer un peu avec du solvant léger mais c'est pas super efficace. Le bois est imprégné d'un mélange d'huile, de poudre brulée, de colle, de terre ...
Après un certain temps passé à gratter ce que je pouvais, je fais un essai de collage à la colle blanche. Après 24h de séchage, ça tient que dalle. Il faut trouver un autre moyen : une vis d’assemblage. Ça se trouve au rayons des portes (c'est pour le montage des poignées). Je fini par dénicher un modèle noir qui ira très bien pour mon cas.
Ma hantise était de percer de travers et que la vis soit plus haute d'un côté que de l'autre. J'ai de la chance, je me suis pas trop loupé sur ce coup. En fait, la vis est discrète, on pourrait presque penser qu'elle est d'origine.
Pour le reste de la crosse et le garde main, c'est du classique : ponçage de plus en plus fin, polissage et imprégnassions d'huile de lin. J'ai décidé de ne pas garder le quadrillage, je n'ai juste pas trop appuyer le ponçage dessus.
Je change également la plaque de couche qui est un vieux truc en caoutchouc, ça existait mais c'est laid. Je refais donc une plaque dans une tôle épaisse, ajustée et polie en même temps que le bois.
la nouvelle plaque de couche
Corps métallique
Démontage complet, décrassage, nettoyage, grattage, limage des pocs ... Je suis sur le cul !! C'est une merveille de mécanique. Déjà c'est du très bon acier comme on est fait plus beaucoup. Tout est ajusté pile poil, il n'y a aucun jeu (je l'ai appris plus tard, c'est fait au noir de fumée, càd au centième de mm). Toutes les pièces sont gravées, guillochées (même les vis et les goupilles). Un truc de malade.
C'est autre chose qu'une réplique en plastique.
Autre surprise toutes les vis sont spéciales, ce sont les standards de l'armement de l'époque. Impossible donc de trouver des tarauds de 4,3 ou 5,2mm. Obligé de repercer et retarauder dans les dimensions usuelles. J'avoue avoir eu le cœur serrer au moment de passer le foret. J'ai utilisé des vis noires mais faudra que je change pour des modèles à rainures le CHc tête fraisé : bof bof pour l'époque.
Les percuteurs étant très fins, je dois les grossir pour ne pas bousiller les cartouches Airsoft. Je choisi de les manchonner avec un téton plus gros, collé au scelle roulement. J’agrandis les trous de passage en conséquence. Après pas mal de temps passé à ajuster la forme, les passages etc..., j'arrive à un bon résultat.
Bon, quand on a pas de bol ... Au moment où j'avais fini, je fais un test à vide et au moment de la percussion, j'entends un petit bling dgling biling (le bruit que fait un petit objet métallique en tombant sur le carrelage).
Après recherche, il s'avère qu'un des tétons du percuteur a cassé net.
J'ai tenté d'en refaire un percuteur complet monobloc mais pris d'un gros manque de courage pour faire les ajustements, j'ai trouvé moins long et moins chiant de réparer. Il faut dessouder (c'est brasé), usiner un autre téton épaulé car le trou de logement ne peut pas être agrandi (trop prêt du bord) et reprendre la forme et le polissage de la pièce.
le percuteur après débrasure
les ressorts et percuteurs : en haut fini, en bas juste après brasure
A cause de la casse du percuteur et des marques toujours trop importantes sur les cartouches, je décide de changer les ressorts. J'ai essayé d'en fabriquer avec de la tôle bleu mais ça marche pas, j'ai jamais réussi à retremper la tôle. Du coup, je meule les anciens ressorts jusqu'à obtenir un truc assez souple.
Tests
Bon ben voilà, qui est fini. J'ai expliqué le projet dans mon asso et personne n'a vu d'inconvénient à ce que j'utilise une ancienne lanceur de bibilles.
Première partie avec la bête : ma tenue n'est pas encore au point et j'ai plus l'air d'un chasseur corse que d'un résistant mais ... tout le monde a peur. Il faut dire que le bruit est grandiose avec la résonance dans les canons. En fait, j'avais utilisé un gaz pas très puissant et j'avais du mal à tirer à plus de 8 mètres. Mais je me suis bien marré quand même et je me rappelle d'un doublé sur deux gars chopés à revers : blam, blam, 6 billes chacun, excellent !!
Le rechargement est plutôt stressant, pas encore l'habitude de manipuler.
Canons internes
Vues les performances en parties, c'est décidé, je vais mettre des canons internes, j'ai découvert qu'il y en avait sur le Wa Shan mais j'ai jamais trouvé les plans.
En plus depuis peu, j'ai acheté un tour, je vais pouvoir me faire les pièces que je veux.
Voici tout d'abord le principe.
La bête en entier.
Dernière édition par droopaille le Dim 15 Jan - 15:19, édité 5 fois